histoire — Être né dans une famille aisée du clan sly n'a pas que des avantages, ne vous méprenez pas. Je parle sans gêne de ces défauts que je trouve dans mon propre clan. Mon père est une des grandes figures de cette grande « famille » que nous sommes comme il le dit si bien lui même. Famille ? Mon cul. Ce ne sont que des hypocrites tous plus véreux les uns que les autres, mes parents les premiers. Petit, je n'avais aucun souci avec eux, et il faut le reconnaître, je n'ai manqué de rien en grandissant, au contraire. Je n'étais pas le fils modèle dont ils avaient rêvé par contre et malgré de nombreuses tentatives de leur part pour me faire prendre goût au jeu de la politique, je ne voyais aucun intérêt là dedans.
Moi, je suis définitivement passé par ma crise d'ado : découvrir qu'en fait le monde n'est pas tout rose, qu'il y a bien plus de bas que de hauts et que l'injustice est maîtresse de nos vies, ça vous change un enfant en homme assez rapidement. J'ai grandi avec ces autres fils et filles d'un tel et même si, enfant déjà, j'avais l'impression de faire tâche, ce sentiment n'a fait que s'accroître avec le temps.
J'ai la chance d'être le petit dernier d'une fratrie de trois et c'est ça qui m'a aidé, j'en suis sûr. Mes parents n'ont pas vraiment mal réagi en voyant que je ne correspondait pas vraiment au profil de l'enfant parfait qu'il cherchait à avoir. C'est grâce à mon frère et ma sœur, je le sais. Lui est tout ce que je ne serai jamais, un véritable petit chef malhonnête en puissance qui sera comme mon père un jour, s'il ne l'est pas déjà. Ma sœur, elle, n'adhère pas à leurs idées mais elle ne veut pas de problèmes et a accepté d'épouser l'homme que mes parents ont choisi pour elle, pour élever un peu plus le rang de la famille. Elle est heureuse aujourd'hui dans son rôle de mère au foyer et c'est tout ce qui compte.
Pour ma part, je n'habite plus chez mes parents depuis plusieurs années déjà maintenant mais je n'ai pas perdu contact avec eux. J'ai vite compris par contre que pour ne pas tourner en rond et devenir fou, il fallait que je m'occupe, que je me rende utile, que je trouve quelque chose de bien à faire. Les nouvelles personnes que j'ai rencontrées à mon adolescence étaient bien plus en accord avec mes idéaux que mes parents et leurs « amis ». A cette époque, j'ai commencé à piquer des trucs chez moi pour les redistribuer. J'avais un peu l'impression d'être un super-héros quand je voyais le sourire des gens à qui je donnais les biens. Aujourd'hui, je fais toujours ça mais disons que ça a pris de l'ampleur. Être de la haute du clan sly aide beaucoup et c'est aussi pour ça que je n'ai pas totalement coupé les ponts avec ce monde là. Tous ces représentants de notre clan, ces magouilleurs aux poches pleines qui en veulent toujours plus, ils ne font pas attention à moi et je profite de leur inattention pour mon petit business. Ils savent que je ne suis pas un futur politique mais montrer mon visage à certaines de leurs réceptions ou réunions ne fait pas de mal et mon visage leur est familier. Ils ne se doutent pas une seconde que je suis un des principaux trafiquants du marché noir. Laisser traîner ses oreilles dans ce genre de meetings apportent toujours beaucoup en plus et certaines de ces informations sont précieuses à certaines de mes connaissances.
Quand je ne suis pas en vadrouille ou invité à ces réunions, je suis à mon atelier, ou ce que j'appelle comme tel du moins parce qu'en vrai ce n'est qu'un vieux local abandonné pas loin de chez moi, dans lequel je me suis installé et qui me sert de QG pour toutes mes petites affaires sous-jacentes. Officiellement, ce n'est qu'un atelier de réparation et vous pourrez souvent m'y trouver plein de cambouis ou de crasse en tout genre. C'est une passion que je me suis trouvée plus jeunes quand j'essayais un peu tout pour trouver ce qui me plaisait vraiment. Je rafistole des vieux trucs et j'aime réparer tout ce que je trouve ou ce qu'on me ramène. Officieusement, c'est aussi là que je gère mes parts du marché noir.
Dans le repère des sly, je ne passe pas inaperçu : tout le monde me connaît, mais tous ne me voient pas sous le même jour, Alexeï ou Ace, véritable identité au grand jour ou identité forgée pour des desseins illégaux.