caractère —Dans l’univers il n’y a rien d’étrange, seul ce qui nous est inconnu et ce qui nous effraie est déclaré comme étrange. Être marginal est alors synonyme de création de peur, de suspicion. On vous regarde du coin de l’oeil, on vous pointe du doigts, on change de trottoir, bref on vous évite. Tsi-Ku est habituée à ce genre de comportement, à tel point qu’elle en est devenue indifférente. Parfois même, lorsqu’elle est prise d’humeur taquine, elle joue sur les clichés qui la couvre.
Elle n’est pas croyante, savoir lire les signes de la nature n’est pas don de croyance et ce n’est encore moins une obligation que de partager ce savoir. Mais c’est comme cela, elle a toujours su voir les choses ; comprendre ce qui allait se passait en regardant les étoiles, en écoutant le vent. À cause de cela, elle peut ressembler à une hippie des temps moderne : c’est vrai, Tsi-Ku se sent proche de la nature. Elle l’aime l’écouter chanter, la sentir sur son corps, inspirer ses odeurs. S’il y a bien une chose dont elle a la fervente croyance c’est que la Terre est mère de tous.
Bien sûr elle aurait pu garder ses secrets pour elle, ignorer ces appels et vivre une vie aussi normale que la condition de l’Asie le permettait. Pourtant, dans sa bonté alors naissante, elle avait voulu partager ce savoir avec les autres. Le rejet qu’il lui fut accordé la blessa, brisant ses espoirs dans l’être humain.
À présent Tsi-Ku se montre discrète, s’enfermant dans un comportement solitaire, voir asocial. Elle ne regrette pas d’avoir voulu s’ouvrir au monde, mais elle sait qu’elle en paye les conséquences. Malgré tout, elle reste tendre et douce envers le monde qui l’entour, même si ses espoirs ont été piétinés. Elle est devenue meilleure auditrice qu’oratrice. Si vous avez besoin d’une oreille pour vous écouter raconter vos malheurs, alors vous pouvez venir la trouver : elle saura toujours vous accueillir silencieusement et vous écoutera.
Depuis son rejet par la société, elle n’affiche plus ses sentiments, s’étant caché sous une aura mystérieuse d’étrange créature mystique. C’est une carapace faite de matériaux rigide et solide qu’il faudra briser pour atteindre un coeur doux comme le pelage d’un animal domestique. C’est cliché, mais c’est un comportement naturel d’auto-défense chez les asociaux. Tsi-Ku est en effet effrayait face à la souffrance. Elle sait ce qu’elle est, mais ne veut plus la ressentir. Alors plutôt que de vivre dans une idylle impossible, elle se barricade. Pourtant se frayer un chemin vers la douceur réel de la jeune fille n’est pas impossible, il faut juste s’armer de patience et de bonne volonté. Elle laissera tomber les murs naturellement lorsqu’elle se sentira suffisamment en confiance.
Bien sûr le cliché voudrait qu’une fois sa confiance acquise, en cas de « trahison » elle devienne farouchement rancunière, mais ce n’est pas son cas. Elle préfère dans ce genre de situation vous laisser faire votre route, pendant qu’elle continue la sienne. En vouloir au monde est une peine qu’elle juge trop lourde à porter, il est plus simple à ses yeux d’ignorer le monde et son passé plutôt que de graver le souvenir dans sa mémoire jusqu’à l’obtention de la vengeance.
Enfin Tsi-Ku, par son statut de nomade, s’encombre peu. Moins elle a d’affaire, moins elle risque de se faire voler et il sera beaucoup plus simple pour elle de voyager.